Le trail est notre passion mais pourquoi nous aimons tant ces moments de solitude et de souffrance ?Après plus de 20 ans de pratique, j'ai toujours du mal a dire le pourquoi. Ce que je sais c'est que j'en ai besoin : question d'équilibre...
Mais il semble intéressant d'aller plus loin. Après réflexion, je vois plusieurs éléments.
Au commencement il y a l'effort. Sentir son corps qui vit, son coeur qui s'adapte à la situation, ses membres qui travaillent et dans les grand moments, quand l'harmonie est là, cette sensation que l'équation est parfaite entre son être et les éléments qui l'entoure. Cette impression de ne faire qu'un avec le sentier, le cailloux sur lequel son pied se pose, le tronc que l'on saute, la fleur qui nous encourage sur le bord du chemin et le chamois qui se sauve en piquant droit dans la pente. L'effort est l'harmonie d'un être sur le sentier de la réalisation de son objectif...
Après, la solitude. Se retrouver, se reconnaître, s'apprendre et se découvrir. La solitude permet tout cela à la fois. Lorsqu'on est face à soi même on ne peut plus tricher et on doit se poser les bonnes questions sur son état et sur la suite de son engagement. La solitude permet de mieux retrouver les autres, ceux qui ne sont pas là physiquement mais qui conserve toujours un tiroir dans notre esprit susceptible de s'ouvrir n'importe quand.
Ensuite, la découverte. Emprunter un nouveau sentier, découvrir un vallon inconnu, une fleur que l'on avait jamais remarquée, un insecte bizarre, tomber nez à nez avec des bouquetins ou des mouflons ou bien simplement avec un randonneur. Quel joie ! Et même si le mois d'après on revient sur le même sentier, tout change car les saisons défilent, notre sensibilité se modifie au grés de nos humeurs et des évènements et ce froid intense qui nous pince le bout des doigts alors que le mois d'avant, au même endroit, la chaleur nous faisait suffoquer.